Un peu en avance pour la saison, une archive assez fraîche.
C'était une journée d'hiver, couleur gris sale et odeur de froid. Une heure plus tôt, j'avais été la victime d'un réveil sadique, et le brouillard ne voulait absolument pas sortir de ma tête. Bref, j'étais ce qu'on appelle une personne mal embouchée.
De plus, si besoin est de rajouter quelque trait à ce tableau déjà noirci, la nostalgie colonisait lentement chaque minuscule atome de ma petite personne. Deux mois de cette horrible saison et le moral baisse aussi vite que le thermomètre.
Il me semble que je suis très sensible aux variations extérieures, celles que la météo prévoit, mais aussi celles de mon entourage. Il y a en moi un peu de ce virus que de savantes personnes appellent la schizophrénie. En fonction des saisons, je possède au moins deux personnalités. C'est comme le manteau ou les chaussures : il y a la garde-robe adaptée pour le froid et la neige, ou pour la chaleur et le soleil...
Finalement, plongée dans ces récriminations contre le monde et ses sous-fifres, j'aperçus mon arrêt s'éloigner à travers la vitre du bus.
A rajouter sur la liste des doléances cette année : le manque d'initiatives du chauffeur de bus. C'est vrai, quoi, il pourrait penser à s'arrêter àmon arrêt quand il me voit franchir les portes automatiques. Il devrait, même.